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Etoiles du COSMOS #2 - Nicolas Verdon de la FNPSL
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L'intermédiaire entre l'offre et la demande d'emploi sportif. Pouvez-vous nous décrire le rôle et le fonctionnement d’une structure Profession Sport et Loisirs (PSL) ?
Nicolas Verdon : Les structures PSL sont chargées d’accompagner les employeurs et les salariés dans leur professionnalisation. Nous sommes un intermédiaire entre des salariés qui cherchent un emploi et des structures associatives sportives (principalement), qui cherchent un salarié.
Nous fonctionnons à travers cinq modalités d’action :
Le conseil via l’accompagnement des employeurs (application de la convention collective, bulletins de paie…) L’accompagnement des éducateurs sportifs dans leur choix de carrière (salon de lycéens…) La mise à disposition d’éducateurs sportifs pour les clubs, collectivités, centres sociaux éducatifs souhaitant des emplois partagés. Un service de paie et de gestion salariale pour aider les clubs employeurs. La formation professionnelle en intervenant sur les diplômes de branche ou sur la formation complémentaire. Qu’est-ce que le réseau PSL et comment se structure-t-il ?NV : La Fédération Nationale Profession Sport & Loisirs a 88 structures adhérentes réparties sur le territoire métropolitain et en outre-mer. Nous avons dans les départements 400 salariés permanents qui accompagnent près de 30 000 salariés. FNPSL c’est 8000 éducateurs sportifs mis à disposition des clubs et près de 22 000 salariés accompagnés à travers la paie et gestion salariale. Nous arrivons au total à près de 15 000 structures accompagnées (clubs, ligues, fédérations, collectivités locales, centres de loisirs…).
Comment la crise Covid a-t-elle impactée votre action ?NV : L’impact est réel mais l’ensemble des structures, dans cette période compliquée, a eu besoin d’être accompagné sur les questions de ressources humaines. On peut dire que l’activité des PSL a été importante au plus fort de la crise.
Aujourd’hui, le travail revient peu à peu à la normale mais nous n’avons pas encore les chiffres de 2021.
Dans un secteur ou l’insertion professionnelle des jeunes est un vrai enjeu, les clubs ont eu la possibilité de poursuivre leur professionnalisation
Aujourd’hui, qu’est-ce que vous attendez des prochaines échéances politiques ?
NV : Les mesures qui ont beaucoup aidé le secteur ce sont les aides à l’apprentissage. Dans un secteur où l’insertion professionnelle des jeunes est un vrai enjeu, les clubs ont eu la possibilité de poursuivre leur professionnalisation.
Une de nos demandes récurrente est d’accompagner les clubs sur du moyen terme car des contrats aidés de trop courtes durée ne sécurisent pas l’emploi et engendrent un trop fort turnover. Le but est de pérenniser les postes pour favoriser la montée en puissance et en compétence des clubs.
Il faut que l’on ait des dispositifs qui incitent à employer des jeunes très éloignés de l’emploi, qui sont en rupture scolaire ou professionnelle.
Nous souhaitons aussi que l'emploi sportif au féminin dans le sport se professionnalise et soient sécurisé par des dispositifs d’aides à long terme.
Promouvoir la féminisation des métiers du sport et notamment le travail d’éducatrice sportive
Justement, vous êtes très actifs sur le sujet de l’insertion professionnelle des femmes dans le sport avec le projet "Sports & Loisirs : des Métiers Pluri ’Elles"...
Corentin Bonnegent : Métiers Pluri’Elles est un projet « Impact 2024 » porté par quatre structures : FNPSL qui en est le pilote, et trois partenaires : la Fédération Française de Cyclisme, Femix'Sports qui est une association de promotion de la féminisation, et Sport et Citoyenneté, un Think tank qui travaille sur les questions d’impact social.
Notre ambition est de promouvoir la féminisation des métiers du sport et notamment le travail d’éducatrice sportive. Aujourd’hui le fossé entre le nombre d’éducateurs et d’éducatrices est énorme de même qu’il y a un fossé dans la pratique sportive.
Pour ce faire, on met en lumière le parcours d’éducatrices et on s’adresse aux jeunes femmes pour leur donner envie de se lancer dans une carrière dans les métiers du sport. Il y a trois actions :
Des conférences régionales avec les parties prenantes locales du sport, de la formation et de l’emploi. L’idée est de créer une dynamique locale en faveur de la promotion de la féminisation des métiers du sport et de sensibiliser le grand public sur ces thématiques. Des campagnes de communications globales qui viennent en soutien à ces conférences. Elles ciblent les femmes, notamment les jeunes, les publics lycéens et STAPS afin de les informer sur les dispositifs, les formations et les pistes de carrières... Des formations à l’attention des jeunes femmes qui souhaitent devenir éducatrices sportives. FNPSL est organisme de formation et nous souhaitons attirer plus de femmes notamment sur les métiers liés au sport collectif et au sport d’opposition car ces métiers ont un ratio de l’ordre de 10% de femmes seulement.
Nous avons également deux objectifs de plus long terme :
Influencer la pratique sportive féminine grâce à notre action sur la promotion de la féminisation des métiers du sport car le pourcentage d’éducatrices sportives est corrélé au pourcentage de pratiquantes dans chaque discipline. Lutter contre les stéréotypes de genre qui peuvent réduire et la pratique sportive et le fait de devenir éducatrice sportive.
Au cours de vos différentes tables-rondes, quels sont les principaux obstacles que vous avez identifiés ? Qu’est-ce que le sport doit mieux faire pour favoriser la mixité de ses emplois ?
NV : Les obstacles sont surtout culturels, de l’ordre de l’auto-censure. Il y a un poids historique, une habitude dans le secteur sportif qu’il faut dépasser et les choses commencent à changer. Il faut faire passer des messages et dire que c’est possible pour une jeune femme de travailler dans ce milieu.
CB : Nous jouons beaucoup sur la mise en valeur de carrières féminines, de rôles modèles qui interviennent sur nos conférences et ce qu’il en ressort c’est que pour la plupart de ces femmes qui « ont osé », les obstacles qui peuvent exister sont avant tout psychologiques et culturels.
La professionnalisation et la montée en puissance des ressources humaines est un enjeu pour le secteur global du sport
Vous représentez le COSMOS au sein de la CRdS Nouvelle-Aquitaine, quels sont les objectifs de la CRdS et que souhaitez y porter en tant que COSMOS ? Votre « œil » FNPSL doit également être une plus-value pour cette mission ?
NV : Nous sommes au début du processus mais l’objectif est que le développement du sport se fasse autour du développement de la pratique, des équipements et du personnel. Le secteur du sport n’arrivera pas à prendre sa place totale si la dimension ressources humaines n’a pas une place aussi importante que l’équipement et la pratique.
Tout cela doit se faire dans le cadre du secteur associatif mais aussi des loisirs sportifs marchands et du sport professionnel. C'est la voix que nous voulons faire entendre.
Le COSMOS et la FNPSL ont un lien très particulier depuis maintenant un an, puisque beaucoup de représentants PSL sont également correspondants COSMOS sur leur territoire. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que le COSMOS dans sa représentation territoriale a besoin de gens qui sont spécialisés sur les dynamiques d’emploi. Et logiquement, le réseau PSL apporte une réelle compétence sur ces questions et favorise la professionnalisation du COSMOS sur les territoires. Nous en sommes très heureux.
Etre un acteur de l’insertion pour permettre à certains jeunes de revenir dans un projet professionnel épanouissant
Comment voyez-vous FNPSL dans 10 ans ?
NV : Notre document Ambition 2024 traite justement cette question. Ce que l'on souhaite, c’est que le réseau PSL soit de plus en plus pertinent dans l’accompagnement de la professionnalisation des structures et dans la sécurisation de l’emploi sportif. L’ambition est aussi d’être acteur de l’insertion professionnelle, et d’être un opérateur tremplin qui permet à certains jeunes de revenir dans un projet professionnel positif et épanouissant.
C’est qui le GOAT (Greatest Of All Time*) ?CB : Zidane sans hésitation, il nous a fait rêver.
NV : Moi je suis de la grande époque de Saint-Etienne alors il y en a deux : Osvaldo Piazza et Ivan Curcovic.
* Le plus grand sportif de tous les temps