OPCO : Philippe DIALLO interviewé par l'AEF
"Le Cosmos a souhaité désigner, pour la branche sport, l’Opco de la culture et des médias" (Philippe DIALLO, Président) Retrouvez l'interview de Philippe DIALLO, Président du COSMOS
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AEF info : Vous avez annoncé vendredi 26 octobre que Cosmos faisait le choix de désigner l’Afdas en tant que futur opérateur de compétences. Pourquoi et quelle est la position des autres partenaires sociaux de la branche du sport ?
Philippe DIALLO : Le Cosmos, qui représente 97 % des employeurs de la branche, a souhaité désigner, pour la branche sport, l’Opco de la culture et des médias (actuel Afdas). La Fnass, (Fédération nationale des associations et syndicats de sportifs), qui est une organisation de salariés représentative de la branche avec 36 % des votes des salariés aux dernières élections, partage ce choix. La CGT et la CFDT, ainsi que l’autre syndicat d’employeur le CNEA ont fait le choix du futur Opco de la cohésion sociale.
Je ne connais pas la décision qu’ils prendront en dernier lieu, mais pour notre part, nous mènerons les démarches consistant à intégrer la branche sport dans le périmètre de l’Opco de la culture et des médias. Pour information, notre branche représente un montant de collecte global, hors apprentissage, de 39 millions d’euros en 2017.
AEF info : Quels sont les critères qui ont déterminé votre décision ?
Philippe DIALLO : Après avoir pris connaissance du rapport Marx-Bagorski, puis auditionné l’Afdas, Agefos-PME, Opcalia et Uniformation, nous avons, sur la base d’un mandat fort de notre conseil national, explicité notre décision aux partenaires sociaux de la branche lors de la commission mixte paritaire du 25 octobre dernier. Le rapport Marx-Bagorski envisage une intégration du sport dans le futur Opco de la cohésion sociale. Seulement, si nous considérons le rôle social du sport dans sa pleine mesure, nous estimons que le sport ne peut être résumé à cette seule dimension. Au regard de la configuration de notre branche, il nous semble plus logique de rejoindre le futur Opco de la culture et des médias.
AEF Info : Pouvez-vous détailler les raisons de votre choix ?
Philippe DIALLO : Le champ couvert par l’actuel Afdas concerne une grande part de métiers en relation avec le public. Il est également caractérisé par des enjeux forts de pérennisation d’emploi, avec des contrats courts et spécifiques comme dans le nôtre. Les métiers du secteur de l’Afdas supposent comme dans le sport une évolution constante des compétences en lien avec les nouveaux besoins des pratiquants et des territoires. Ces secteurs sont également marqués par des enjeux de cohésion sociale et territoriale.
Ils sont composés d’une proportion importante de très petites entreprises avec toutefois de très importantes structures comme chez nous ASO, qui organise le Tour de France, ou encore le PSG. Ainsi, ces caractéristiques, identifiées par le rapport Marx-Bagorski comme étant prégnantes dans les secteurs intégrés à la filière culture et médias, correspondent également en tout point aux particularités de notre secteur.
L’opérateur de la Culture et des Médias pourra ainsi appréhender au mieux les enjeux de professionnalisation, de formation et de développement des compétences de notre secteur.
AEF info : Pensez-vous que ces arguments permettront de convaincre le ministère du Travail de la pertinence de votre choix ?
Philippe DIALLO : Il nous semble très compliqué, vu la typologie de notre filière, de bâtir une unité sur le seul principe de la cohésion sociale. La loi ouvre la possibilité de constituer les futurs Opco par accord. Nous devrons expliciter la pertinence de notre choix à l’État, pour que le sport entre dans le périmètre de l’Opco de la culture et des médias. Avec la Fnass, nous sommes en mesure, au regard du droit, de signer un accord.
En conclusion, nous considérons que le choix de l’opérateur de la filière culture et médias constitue le bon point d’équilibre pour la diversité des structures de la branche, qu’elles soient associatives, commerciales ou du sport professionnel, et qu’il nous permettra, ainsi, de préserver l’unité de notre branche.